Paul Craig Roberts
Dans ma dernière chronique, j’ai souligné qu’il était important pour les
citoyens américains d’exiger de savoir quels sont les vrais programmes qui sont
derrière les guerres qu’ont choisi de faire les régimes de Bush et d’Obama. Ce
sont des guerres majeures à long terme d’une durée de deux à trois fois celle de
la Seconde Guerre mondiale.
Forbes rapporte que un million de soldats américains ont été blessés en Irak
et en Afghanistan. http://www.forbes.com/sites/rebeccaruiz/2013/11/04/report-a-million-veterans-injured-in-iraq-afghanistan-wars/
RT rapporte que le coût du maintien de chaque soldat américain en Afghanistan
a augmenté de 1,3 million de dollars à 2,1 millions de dollars par soldat. http://rt.com/usa/us-afghanistan-pentagon-troops-budget-721/
Matthew J. Nasuti rapporte dans Kabul Press qu’il a coûté aux contribuables
50 millions de dollars pour tuer un soldat taliban. Cela signifie qu’il a coûté
1 milliard de dollars pour tuer 20 combattants talibans. http://kabulpress.org/my/spip.php?article32304 C’est une
guerre qui ne peut être gagnée qu’au prix de la faillite totale des
États-Unis.
Joseph Stiglitz et Linda Bilmes ont estimé que les dépenses déjà réalisées et
les coûts futurs déjà engagés dans les guerres d’Afghanistan et d’Irak se
montent au moins à $ 6 trillons.
En d’autres termes, c’est le coût de ces deux guerres qui expliquent
l’explosion de la dette publique américaine et les problèmes économiques et
politiques associés à cette dette importante.
Qu’a gagné l’Amérique en échange de $ 6 trillons et un million de soldats
blessés, dont beaucoup très sévèrement?
En Irak, il y a maintenant un régime islamiste chiite allié à l’Iran à la
place d’un régime laïc sunnite qui était un ennemi de l’Iran, le nouveau aussi
dictatorial que l’ancien, qui préside sur les ruines de la guerre, au milieu
d’une violence permanente aussi élevée que pendant la tentative d’occupation
américaine, et des malformations congénitales abominables dues à des substances
toxiques associées à l’invasion et à l’occupation américaine.
En Afghanistan, il y a des talibans invaincus et apparemment invincibles et
un trafic de drogue ravivé qui inonde le monde occidental.
La cerise sur ces "succès" de Bush et Obama sont des demandes de partout dans
le monde que les Américains et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair
rendent des comptes sur leurs crimes de guerre. Certes, la réputation de
Washington a chuté à la suite de ces deux guerres. Il n’y a plus aucun
gouvernement de par le monde qui soit assez crédule pour croire un seul mot de
ce que dit Washington.
Ce sont des coûts énormes pour des guerres pour lesquelles nous n’avons
aucune explication.
Les régimes Bush / Obama ont mis au point diverses histoires de couverture:
une «guerre contre le terrorisme», «Nous devons les tuer là-bas avant qu’ils ne
viennent ici», «armes de destruction massive», «vengeance pour le 11/9»,
«Oussama ben Laden» (qui est mort de ses maladies en Décembre 2001, comme ça a
été largement rapporté à l’époque).
Aucune de ces explications n’est viable. Ni les talibans ni Saddam Hussein
n’ont été engagés dans le terrorisme aux États-Unis. Comme les inspecteurs en
désarmement en avaient informé le régime de Bush, il n’y avait pas d’ADM en
Irak. Envahir les pays musulmans et massacrer des civils sont plus susceptibles
de créer des terroristes plutôt que de les supprimer. Selon l’histoire
officielle, les pirates de l’air du 11/9 et Oussama ben Laden étaient Saoudiens,
pas Afghans ou Irakiens. Pourtant, ce n’était pas l’Arabie saoudite qui a été
envahie.
La démocratie et un gouvernement responsable n’existent tout simplement pas
lorsque le pouvoir exécutif peut amener un pays à la guerre au nom d’agendas
secrets opérant derrière des histoires de couverture qui sont des mensonges
transparents.
Il est tout aussi important de poser ces mêmes questions au sujet du
programme de l’état policier américain. Pourquoi Bush et Obama ont-ils supprimé
la protection de la loi comme bouclier pour le peuple pour la transformer en une
arme dans les mains de l’exécutif ? Comment les Américains sont-ils plus en
sécurité en se débarrassant de leurs libertés civiles ? La détention illimitée et
sans application normale de la loi sont les maîtres mots de l’Etat tyrannique.
Ils sont le terrorisme, pas une protection contre le terrorisme. Pourquoi toutes
les communications de chaque Américain et apparemment les communications de la
plupart des autres personnes dans le monde, y compris les alliés européens les
plus fidèles de Washington, sont susceptibles d’être interceptées et stockées
dans une gigantesque base de données de l’état policier? Comment cela
protège-t-il les Américains contre les terroristes?
Pourquoi est-il nécessaire pour Washington d’attaquer la liberté de la presse
et d’expression, de fouler aux pieds la loi qui protège les dénonciateurs comme
Bradley Manning et Edward Snowden, de criminaliser la dissidence et les
manifestations, et de menacer des journalistes tels que Julian Assange, Glenn
Greenwald et le journaliste de Fox News James Rosen ? http://www.nytimes.com/2013/05/22/opinion/another-chilling-leak-investigation.html?_r=0
Comment le fait de garder les citoyens dans l’ignorance des crimes de leur
gouvernement peut-il les mettre à l’abri des terroristes ?
Ces persécutions des diseurs de vérité n’ont rien à voir avec la «sécurité
nationale» et le fait de "mettre les américains à l’abri des terroristes." Le
seul but de ces persécutions est de protéger le pouvoir exécutif contre la
révélation de ses crimes. Certains des crimes de Washington sont si horribles
que la Cour pénale internationale prononcerait une condamnation à mort si les
coupables pouvaient être traduits en justice. Un gouvernement qui va détruire
les protections constitutionnelles de la liberté d’expression et de la liberté
de la presse afin d’empêcher que ses actions criminelles ne soient divulguées
est un gouvernement tyrannique.
On hésite à poser ces questions et même à faire les remarques les plus
évidentes de peur non seulement d’être mis sur une liste de surveillance et
d’être sous le coup d’une accusation ou une autre, mais aussi par crainte que
ces questions puissent provoquer un false flag qui pourrait servir à justifier
l’état policier qui a été mis en place.
C’est peut-être ce qu’a été l’attentat du marathon de Boston. Les
déclarations du gouvernement ont pris le pas sur la preuve de la culpabilité des
deux frères. Il n’y a rien de nouveau dans la manière dont le gouvernement piège
des boucs émissaires. Ce qui est nouveau et sans précédent c’est le verrouillage
de Boston et sa banlieue, l’apparition de 10.000 soldats lourdement armés et des
chars pour patrouiller dans les rues et fouiller sans mandat les maisons des
citoyens, tout cela au nom de la protection du public contre un enfant blessé de
19 ans.
Non seulement rien de ce genre n’est jamais arrivé aux États-Unis, mais aussi
ce n’aurait pas pu être organisé sous l’impulsion du moment. Ça devait déjà être
en place, en attente pour l’événement. Ce fut un galop d’essai pour ce qui est à
venir.
Les américains ignorants, les conservateurs du type « la loi et l’ordre »,
particulièrement crédules, n’ont même aucune idée sur la militarisation de leur
police locale. J’ai regardé les forces de police locale s’entrainer dans des
clubs de tir. Les policiers ont appris à tirer d’abord non pas une fois mais
plusieurs fois, pour protéger leurs vies en premier à tout prix, et non pas à
risquer leur vie en posant des questions. C’est pourquoi un gamin de 13 ans avec
le fusil jouet a été mis en pièces. Un interrogatoire aurait révélé qu’il
s’agissait d’une arme-jouet, mais interroger le "suspect" aurait pu mettre en
danger les précieux policiers qui sont formés pour ne prendre aucun risque.
La police opère de la même manière que le pouvoir de tuer présidentiel
d’Obama : assassiner d’abord, puis créer un dossier contre la victime.
En d’autres termes, cher citoyen américain, votre vie ne vaut rien, mais les
policiers que vous payez, non seulement n’ont aucun compte à rendre, mais aussi
leurs vies ont une valeur inestimable. Si vous vous faites tuer dans l’exercice
de leur fonction, ce n’est pas une grosse affaire. Mais ne blessez pas un
policier voyou dans un acte de légitime défense. Je veux dire, qui pensez-vous
que vous êtes, une sorte d’américain mythique, libre avec des droits ?
Traduction : Avic
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